vendredi 17 février 2012

長崎 : Nagasaki (1/2)

J'ai eu par deux fois la chance d'aller au Japon. Comme j'aime me souvenir de ces voyages déjà lointains (2006 et 2009), je vais entamer une petite série sur mes villes préférées. Commençons par Nagasaki (長崎), avec une présentation en deux volets. Tout d'abord, un peu d'histoire.


Église d'Oura à Nagasaki
長崎 a une histoire extrêmement intéressante, qui ne se limite pas à la bombe atomique. Le développement de la ville commence avec l'arrivée de portugais au milieu XVIe siècle. En bons catholiques, ceux-ci entreprennent immédiatement d'évangéliser le Japon, non sans succès. Bien vite, le pouvoir s'inquiète de l'émergence de cette nouvelle religion et de l'implantation des jésuites. Les chrétiens sont persécutés, la résistance qu'ils opposent à Shimabara (1637) est balayée et les Portugais sont chassés. Pendant plusieurs siècles, les survivants exerceront leur culte en cachette. On trouve des allusions à ce passé chrétien dans plusieurs mangas (dont るろに剣心 ou サムライチャンプルー).



Si le pays tout entier se ferme aux échanges avec l'Occident (鎖国, littéralement, "pays cadenassé"), Nagasaki reste le seul endroit où des étrangers ont le droit de séjourner, à condition de rester confinés dans un minuscule territoire, Dejima, relié à la ville par un pont. Cette île artificielle, aujourd'hui englobée dans la ville, est alors réservée aux Hollandais, qui préfèrent le commerce à la religion. Lorsque le Japon rouvre ses portes au XIXe siècle, sous la menace américaine, Nagasaki devient un port de première importance. De nombreux occidentaux s'y installent et on trouve aujourd'hui encore de magnifiques demeures, uniques au Japon.


Hypocentre de l'explosion.
C'est donc sur la ville japonaise la plus ouverte à l'Occident que les Américains larguent la seconde bombe atomique, initialement destinée à Kokura, épargnée grâce à d'abondants nuages. La bombe explose au-dessus d'Urakami et de son église catholique, faisant 150 000 morts (dont 75 000 sur le coup).

Après la guerre, la ville se reconstruit autour d'un port florissant. Malgré le bombardement, elle garde bon nombre de quartiers historiques, ce qui n'est pas si fréquent au Japon (en dehors des temples). Je tacherai de vous donner la prochaine fois un aperçu de ce que l'on peut y voir.

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