samedi 18 février 2012

長崎 : Nagasaki (2/2)

Je vous ai parlé hier de l'histoire de Nagasaki. Aujourd'hui, je vais vous donner un aperçu de ce qu'on peut voir sur place.

Grues en papier pour les enfants malades
Comme à Hiroshima, un parc de la paix a été créé (dotée d'une statue plus robuste qu'élégante), ainsi qu'un musée autour du bombardement, très intéressant, même si j'ai préféré celui d'Hiroshima (peut-être parce que c'était le premier). L'occasion de constater que les raisons réelles du bombardement ne sont pas celles qu'on enseigne dans les manuels d'histoire. L'objectif était moins d'épargner les vies de soldats américains, que de démontrer à l'URSS la puissance de cette nouvelle arme dans le cadre d'une guerre froide déjà entamée. Le bombardement du Japon avait été décidé dès 1942 (l'Allemagne avait de trop puissantes défenses anti-aériennes) et les villes cibles avaient été soigneusement épargnées par les bombardements conventionnels pour qu'on puisse mieux mesurer l'impact de la seule bombe nucléaire. Les très timides ouvertures de paix d'un gouvernement japonais encore largement belliciste ont été délibérément découragées : l'ultimatum de Postdam exigeait une reddition sans condition, là où les Japonais les plus enclins à la capitulation demandaient une reddition négociée, garantissant entre autres le statut de l'Empereur. Même si les tentatives de négociations parallèles avec les Soviétiques avaient de quoi alarmer les Américains, un peu de bonne volonté aurait sans doute permis d'éviter la mort de dizaines de milliers de civils (sans parler des cancers). Mais la paix aurait annihilé toute chance d'utiliser la bombe, elle était donc impossible... Bref, il s'agit bien d'un crime contre l'humanité, qui eut de plus l'effet désastreux de fausser l'image que les Japonais ont pu avoir de leurs propres responsabilités dans ce conflit. D'assaillants (Pearl Harbor) et de bourreaux (en Chine, Corée), ils sont passés brutalement dans le camp des victimes, ce qui n'a facilité pas le travail de mémoire, toujours incomplet à ce jour. Se rendre à Nagasaki (et/ou Hiroshima), permet de prendre conscience de tout cela.



Voilà pour la partie la moins riante. La visite du Glover garden est plus fleurie et légère : c'est là que vécurent de nombreux occidentaux et il en reste de belles demeures (qui servent de cadre au Madame Butterfly de Puccini). Situé sur une colline opposée à celle qui a été bombardée, la zone a été préservée et offre une superbe vue sur la ville.



Maquette de l'île


Dejima est sans doute l'endroit le plus surprenant. Pendant des deux siècles, des Hollandais chargés de cette minuscule colonie, ont vécu confinés sur ce bout d'île dont on fait le tour en 10 mn à peine. Il est assez difficile d'imaginer la vie dans un si petit espace. Leur histoire donne un éclairage tout à fait intéressant sur l'histoire du Japon.




Enfin, il y a à Nagasaki quelques beaux temples. D'abord un temple chinois, le Sofuku-ji. C'est assez amusant de trouver ce style très différent en terre japonaise.

Ensuite un temple japonais, le Shokufu-ji, tout décrépi et néanmoins charmant dans sa paisible solitude, avec un gigantesque camphrier à l'entrée (les temples japonais possèdent souvent des arbres magnifiques, que la religion a préservé des promoteurs immobiliers et de leurs pelleteuses).

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