vendredi 8 mars 2013

Le Shinsengumi

Lorsque le bakumatsu est traité dans les mangas, il est rare que le Shinsengumi ne soit pas évoqué à un moment ou à un autre. Les sources françaises sur ce corps de guerriers sont assez rares, la plupart des livres d'histoire ignorant son rôle. Seul le Dictionnaire historique du Japon l'évoque dans quelques brefs articles. En voici la synthèse, qui clôturera cette série sur le bakumatsu.

新撰組 signifie « corps de guerriers nouvellement recrutés ». Il s'agit d'un corps de guerriers formé par le shogunat en 1862, regroupant une centaine de rônin experts dans le maniement du sabre et de la lance. Le groupe est d'abord commandé par Serizawa Kamo, puis par Kondo Isami (1834-1868), secondé par Hijikata Toshizô. Il est placé sous les ordres du gouverneur de Kyoto et s'établit dans la banlieue, à Mibu (d'où le surnom de loups de Mibu). Son rôle est d'assurer l'ordre dans la ville et de réprimer les opposants au shogun (mouvement sonno-joi).

Le Shinsengumi se voit confier diverses missions. Ainsi fait-il partie de l'escorte du shogun Iemochi lorsqu'il se rend à Kyoto. En juillet 1864, c'est lui qui attaque et défait les activistes de Choshu, réunis à l'auberge Ikedaya pour fomenter une action contre le shogun. De même, lors de l'incident de Kinmon no hen, le Shinsengumi participe, au côté des clans Satsuma et Aizu, à la défense du palais impérial. En revanche, c'est à tort qu'on lui a initialement attribué l'assassinat de Sakamoto Ryoma.

Après les défaites de Toba et Fushimi, Kondo, qui est blessé, se soigne à Osaka. Il prend part à la guerre de Boshin mais ses hommes sont battus à Katsunuma. Il prend position à Nagareyama (Shimôsa) avant de se rendre sous le nom de Okubo Yamato. Décapité, sa tête est exposée à Kyoto près de la rivière Kamo.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le Shinsengumi et ses membres les plus célèbres (Okita Sôji, Saitô Hajime, Hijikata Toshizô), je vous invite donc à aller sur Wikipédia (qui s'inspire apparemment de sources anglaises) ou à lire Chronique de l'histoire du shinsengumi de Hirao Michio (平尾道雄、定本新撰組史録, 1967)... en japonais ! Evidemment vous pouvez aussi vous contenter de la légende de ces héros dont le Japon semble garder un souvenir très romantique, probablement assez éloigné de la réalité (comme on peut le voir dans Shura no toki ou Hakuouki). Le Shinsengumi incarne les derniers samourais, la fidélité à un idéal (leur devise est 誠、まこと, la sincérité, l'intégrité) aujourd'hui bien lointain.

1 commentaire:

Bidib a dit…

Sur le thème du Shinsengumi, il y a un manga que j'aimerais lire : Corps et Âme de Kanno Aya.

Sinon, j'ai récemment lu "Le loup de Hinata" qui reprends la génèse du Shinsengumi.