Takahata m'a déjà enthousiasmée et réjouie avec Pompoko, Omoide Poroporo et Mes voisins Yamada. Son adaptation du Tombeau des Lucioles m'a rappelé la cruauté et la tristesse de la nouvelle d'Akiyuki Nosaka, lue des années auparavant. Horus Prince du soleil et Goshu le violoncelliste m'ont en revanche un peu déçue (à vrai dire mes souvenirs du premier sont presque effacés). Kié la petite peste (じゃリン子チエ, litt. Chié, la gamine), que j'ai découvert récemment, est plus ancien que la plupart de ces films (1981) mais il appartient incontestablement à la catégorie des films réjouissants et enthousiasmants.
Synopsis
L'animation, adaptée d'un manga de Etsumi Haruki nous plonge dans le Osaka des années 70 (c'est ce que je suppose, en tout cas) et plus précisément dans son quartier populaire et pauvre, Shinsekai (rien à voir avec le nouveau monde de One Piece, bien sûr). L'héroïne est une gamine dénommée チエ (Chié), mais les traducteurs français ont préféré la baptiser Kié, sans doute parce que le nom d'origine sonne vraiment trop mal dans notre langue. Plus qu'une "petite peste", c'est une enfant vive, qui n'a certes pas la langue dans sa poche, mais qui fait preuve d'une impressionnante maturité. Il faut dire qu'elle n'a pas vraiment le choix : ses parents se sont séparés et Kié vit avec son père, lequel préfère le jeu et la bagarre à la gestion du restaurant familial. C'est donc Kié qui tient la boutique après l'école, tout en cherchant comment faire travailler son fainéant de père. Elle tient tête aux clients qui cherchent à l'arnaquer, à ses camarades de classe mieux lotis qui se moquent d'elle et voit sa mère en cachette, tout en prenant soin de ce père qu'elle aime, même s'il est idiot et qui lui fait parfois honte. A ces personnages haut en couleur viennent s'ajouter de féroces et burlesques combats de chats, touche supplémentaire de fantaisie dans une œuvre qui n'en manque pas.
Commentaires
Kié la petite peste est un film vraiment drôle, qui s'appuie sur des personnages attachants qu'il s'agisse de la fillette elle-même ou de son imbécile de père. Si Takahata nous entraîne dans les bas-fonds d'Osaka, ce n'est pas pour faire pleurer dans les chaumières. Kié ne se laisse jamais abattre et si son père est violent, ce n'est jamais à son égard. Il est l'archétype de la brute au cœur tendre. Même les yakusas, qui se laissent défier verbalement par une gamine, ne sont guère effrayants. Vous l'aurez compris, le film cherche moins le réalisme que le burlesque et il réussit parfaitement dans cette veine.
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En attendant de découvrir le dernier Takahata au cinéma, je vous invite donc à regarder Kié la petite peste. Je suis sûre que vous passerez un bon moment. それでは、また。
4 commentaires:
celui-là je ne l'ai pas encore vu. Tu me donne envie !
Je suis sûre que cela te plaira, et à tes filles aussi. Ça avance, les travaux dans votre maison ?
Malheureusement on a pris beaucoup de retard mais ça devrait s'accélérer maintenant (enfin j'espère)
Bonjour,
J'ai eu l'information par Bidib, ma petite bibliothèque (Facebook).
Merci pour ce partage. J'aime aussi le tombeau des lucioles et Pompoko. Je vais me procurer celui-ci.
Merci pour ce partage!
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