mercredi 3 septembre 2014

Apprendre les tons en chinois

Pour un débutant, le chinois présente, à mon humble avis, deux difficultés majeures : les caractères et les tons. J'ai déjà longuement expliqué comme je m'y prenais pour apprendre les caractères japonais. Tout cela s'applique également à l'apprentissage des caractères chinois, sauf en ce qui concerne la prononciation. Les caractères japonais ont généralement deux prononciations courantes, souvent plus. Les apprendre intégralement dès le début, au risque de tout mélanger, est héroïquement vain. A l'inverse, les caractères chinois n'ont généralement qu'une prononciation courante (parfois deux, ou bien une variation de ton) : il n'est donc pas surhumain d'apprendre la prononciation en même temps qu'on apprend à écrire et reconnaître le caractère. Ainsi, lorsque je révise mes kanji dans Anki, je ne m'interroge pas sur la prononciation (c'est le rôle du deck de phrases). Mais lorsque je révise mes hanzi, je m'interroge aussi sur la prononciation (même si j'ai également un deck de phrases en chinois).

La prononciation d'un caractère chinois combine deux éléments : un son (sheng, ming, mei, you...) et un ton. Retenir le son ne pose pas trop de difficulté (même s'il faut un certain temps pour bien les prononcer) mais mémoriser le ton est plus complexe, pour la bonne et simple raison qu'on le perçoit moins bien. Alors comment apprendre les tons ?

Du son et de la couleur


J'ai commencé par intégrer à chacune de mes cartes anki la prononciation en mp3 de chaque caractère. Il est très facile de se procurer l'intégralité des sons de la langue chinoise prononcés aux 4 tons (par exemple sur ce site). Donc à chaque fois que je m'interrogeais, j'écoutais et répétais le son prononcé avec l'intonation correcte. Néanmoins, ma mémoire auditive n'étant pas ultra-performante, j'ai vite constaté que malgré cela, ça ne rentrait pas. J'ai donc cherché sur une autre solution que j'ai trouvée sur Hacking chinese : utiliser la couleur. Il s'agit d'associer à chaque ton une couleur, pour associer mémoire visuelle et mémoire auditive. J'ai utilisé la charte de couleur qui semble la plus commune, c'est-à-dire celle-ci :

4 Toene des Hochchinesischen.svg
« 4 Toene des Hochchinesischen » par User:Chrislb — Nach de:Bild:Mandarin 4 Toene.png von de:Benutzer:Herr Klugbeisser. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.

Comme il est un peu laborieux de colorer manuellement les caractères, surtout dans le deck de phrases, j'utilise le plugin Chinese support de Anki. Lorsqu'on entre un caractère, le plugin génère automatiquement la définition (que je retouche systématiquement), le pinyin en couleur, le caractère en couleur, le caractère traditionnel et le son (que je remplace par les sons susmentionnés, ce qui me permet d'avoir un seul mp3 pour tous les caractères qui se prononcent de la même manière : cela évite de surcharger la collection). Bien vérifier tout de même le pinyin et la couleur générée : il arrive (rarement) que cela ne soit pas la prononciation la plus courante. Cela marche de la même façon si l'on rentre une phrase.

Est-ce que c'est la méthode miracle ?


Clairement, non. D'ailleurs vous savez très bien que les miracles, ça n'existe pas, du moins dans ce domaine (je ne voudrais pas vexer nos amis croyants). Néanmoins, j'obtiens de bien meilleurs résultats depuis que j'associe son et couleur.
Quoi qu'il en soit, cette histoire de couleur reste un artifice. Ce qui vous (nous) permettra vraiment d'être à l'aise avec les tons (et même de les oublier), c'est d'écouter attentivement et de répéter, des mots plutôt que des caractères isolés, et des phrases plutôt que des mots isolés. Jusqu'à ce que cela devienne naturel (on a le droit de rêver, non ?). Evidemment si vous avez à vos côtés une personne capable de vous aider dans cette tâche, vous gagnerez sans doute du temps.

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Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Bon courage à tous. 再见!

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