- 馬、うま, le cheval, ici prononcé ば
- 耳、みみ, l'oreille, ici prononcé じ
- 東、ひがし, l'Est, ici prononcé とう, comme dans 東京 (とうきょう)
- 風、かぜ, le vent, ici prononcé ふう
Dans un 四字熟語, les caractères sont généralement associés deux par deux : nous avons donc d'un côté l'oreille d'un cheval, et de l'autre côté, un vent d'Est. Le vent d'Est en question, c'est un vent plaisant qui annonce le printemps (春、はる). Lorsque ce vent vient chatouiller les oreilles des gens, ils se disent "tiens, voilà le printemps !". Mais lorsqu'il frôle les oreilles du cheval, ce dernier reste indifférent, cela ne lui fait ni chaud ni froid (je pense que l'intelligence de l'animal est quelque peu sous-estimée, mais passons...).
Origine de l'expression
On trouverait l'origine de cette expression dans une lettre qu'un poète chinois, りはく, adressa à l'un de ses amis. Celui-ci se plaignait amèrement que sa propre poésie ne soit pas reconnue. りはく lui répondit que ses talents n'étaient pas en cause, mais que les gens n'étaient pas capables d'apprécier la qualité de ses poèmes : "c'est comme si un vent d'est soufflait à l'oreille d'un cheval..."
Sens et usage
L'expression s'emploie donc pour dire que l'on parle à quelqu'un qui n'écoute pas ou qui reste indifférent. Cela équivaut donc à "parler à un mur", "parler dans le vide", etc. Cela peut par exemple s'employer quand quelqu'un n'écoute pas l'avertissement qu'on lui donne, parce qu'il est trop absorbé par ce qu'il fait, ou parce qu'il s'en fiche.
Mais il existe un autre usage. Par exemple, si sur un terrain de sport, les supporters du camp adverse essaient de déstabiliser un joueur, son entraîneur peut lui dire : 敵のヤジなんて、馬耳東風と聞き流せ!(Ne t'occupe pas de ce que dit l'adversaire ! Les chiens aboient, la caravane passe !")
Dans les deux cas, il s'agit bien de ne pas prêter attention à ce que les autres disent.
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Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. J'espère que je n'ai pas parlé dans le vide... :-)
Index en romaji : bajitoufuu, yojijukugo
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