Du bon usage du SRS

Règles d’or


  • La régularité : si vous sautez des jours, non seulement les cartes s’accumulent de manière déprimante, mais vous ruinez le principe même du SRS, en ne revoyant pas les bonnes choses au bon moment. Vous pouvez suspendre avant de partir en vacances, mais il est bien plus profitable de trouver un moyen d’emmener votre nouveau compagnon avec vous. Quand vous n’en pouvez plus, cessez d’ajouter de nouvelles cartes, contentez-vous de répondre, en attendant de retrouver du jus.
  • La sobriété : n’ajoutez pas 30 cartes par jour, ne vous fixez pas d’objectifs au-dessus de vos moyens, sinon vous mélangerez tout, et comme vous vous tromperez, les cartes vont bouchonner, et la situation deviendra cauchemardesque. Il ne faut pas passer son temps à réviser, et cela doit rester un moment agréable.

Que faut-il mettre dans son SRS ?


D’abord les kanjis (漢字), en générant deux cartes à chaque fois (tout bon logiciel permet faire cela en une seule opération), l’une qui donne d’abord le sens, l’autre qui montre d’abord le 漢字. Certains considèrent qu’on sait forcément reconnaître un 漢字 quand on est capable de l’écrire à partir de sa définition. Mon expérience m’a démontré le contraire. Mieux vaut faire travailler la mémoire dans les deux sens.

Ensuite des phrases, piochées dans tout support en japonais (Khazumoto, à qui je dois cette excellente idée, fixe l’objectif symbolique de 10000 phrases). Il est préférable, pour rendre les révisions moins fastidieuses, de prendre des phrases relativement courtes (si seulement j’avais toujours appliqué ce conseil !) et que l’on comprend parfaitement dans leur ensemble et dans le détail, qu’il s’agisse de la grammaire ou du vocabulaire. Une phrase dont la construction n’est pas claire doit être éliminée.

Il faut privilégier les phrases intégrant les nouveaux 漢字(les deux doivent être entrés en parallèle) : c’est la phrase qui va permettre de retenir la prononciation du 漢字, dans le contexte où on l’a trouvé.

On peut aussi ajouter des phrases qui contiennent des nouveaux éléments de grammaire ou de vocabulaire. Mais attention à l’overdose ! A titre personnel, j’ai toujours considéré que j’obtenais suffisamment de notions de grammaire/vocabulaire en intégrant les phrases avec de nouveaux漢字.

Une seule carte par phrases, présentant le japonais, suffit amplement (il ne s’agit pas de faire du thème à ce stade). En revanche la carte doit comporter le japonais/le sens/la prononciation (bien vérifier les générations automatiques).
Voilà pour les deux principaux decks.

On peut aussi constituer un deck :
  • avec les漢字 ou les radicaux que l’on n’a pas rencontrés isolément dans un texte, mais qui sont utilisés pour former d’autres 漢字plus complexes que l’on vient de voir ;
  • avec des 漢字qui ne font pas partie de la liste des jōyō kanjis (常用漢字), que l’on ne compte pas apprendre, mais que l’on veut juste être capable de reconnaître lorsqu’on les croise (pas indispensable dans un premier temps). Dans ce cas, on travaille uniquement dans le sens 漢字> définition.

Qu’est-ce qu’il ne faut pas mettre dans son SRS ?


Pas de phrases trop complexes.

Pas de mots de vocabulaire isolés, flottant hors contexte. Même si vous les avez pris dans un texte, vous oublierez rapidement le contexte. Et par pitié, surtout pas de liste de vocabulaire trouvée dans un manuel ou autre. Vous apprendrez des mots inutiles, vous vous retrouverez bientôt avec une pléthore de synonymes sans comprendre ce qui les distingue, et vous serez bien malheureux !

Comment s’interroger ?


Lorsqu’on s’interroge sur les 漢字, il faut être capable d’écrire ou de reconnaître le 漢字. Inutile de s’acharner sur les prononciations, nous l'avons déjà dit ici . Il est bon d’associer pour mémoire celle que vous connaissez, mais c’est en lisant la phrase associée que vous verrez si vous la connaissez bien.
Donc si vous reconnaissez facilement le 漢字, ou si vous l’écrivez sans vous trompez, vous avez bon.

Sur les phrases, il s’agit de les lire sans se tromper dans les prononciations et de savoir les retraduire dans le détail, en comprenant vocabulaire et construction.
Dans tous les cas, il faut trouver un équilibre entre laxisme et sévérité excessive, la seconde étant sans doute plus dangereuse que le premier, car elle finira par créer de décourageants embouteillages de cartes.

26 commentaires:

bidib a dit…

Bon, la je déprime !!

J'ai fait tout le contraire T_T

Des listes de vocabulaire à n'en plus finir. Et c'est vrai que tiré du contexte... c'est d'ailleurs le reproche que je ferais à la méthode de Bernabé, le Japonais en Manga.à la fin de chaque leçon faut apprendre une liste de vocabulaire qui tombe souvent comme un cheveux sur la soupe, sans réel lien avec le cours précédemment vu. Moi je veux bien apprendre à dire moustique mais pas sur que je m'en souvienne comme ça.

Et pour les kanji, j'ai prix des desck tout fait dans lequel je me retrouve pas du tout! Il y a 50 mille prononciations, je mis perd tout le temps -_-'

En gros, j'efface tout et je recommence ! Que des heures de travail perdu T_T
Enfin pas complétement perdu, j'ai quand même retenu un peu... de vocabulaire. Les kanji, rien du tout, sauf ceux que j'avais l'habitude de voir dans des textes, ailleurs...

En tout cas, merci pour tes conseils ! Je vais essayé ta méthode :)

Lili a dit…

J'espère que cela marchera mieux comme ça pour toi. En tout cas, ce que tu as déjà fait ne sera pas perdu, il en reste toujours une trace. J'avais déjà essayé d'apprendre le japonais, il y a quelques années, j'avais abandonné, j'ai repris deux ou trois ans après, et il y avait quand même quelques traces. En tout cas, en suivant cette méthode, j'ai persévéré sans me lasser. Et une chose est sûre : il vaut mieux que tu en fasses régulièrement, même un tout petit peu, que d'arrêter complètement. Surtout si tu regardes des anime en VO, ça entretient aussi. がんばってね!

Slowmow a dit…

Bonjour,

Je suis peut-être un peu idiot, mais j'ai du mal à concevoir ou plutôt comprendre vraiment cette méthode...

En gros, est ce que c'est ça si j'ai bien compris :
tu conseilles de prendre des phrases (courtes), au pif, intégrant des nouveaux kanjis. À partir de là, tu recopies la phrases dans une deck SRC, avec sa prononciation et sa traduction.
Ensuite, tu prends les nouveaux kanjis et fais des cartes avec ceux-ci. Et là tu les apprends, en utilisant le SRC et la réitération. C'est tout?

J'ai du mal à comprendre aussi le 3ème deck. Par exemple, j'ai un kanjis : 郵便局。 Enfin ce n'Est pas réellement un kanji mais un mot. Si je devais le diviser en éléments plus simple, ça me ferais une plétore de radicaux ou de kanjis. Et, associés ensemble, ne font pas vraiment de sens...

Je pense que j'aurais besoin d'en autre exemple concret en fait pour bien cerner ça...

Slowmow a dit…

Je pense que je ne comprend pas non plus la distinction que tu fais entre mot de vocabulaire isolés et les kanjis à mettre en deck.

Lili a dit…

Si je reprends ton exemple : 郵便局 est un mot de vocabulaire composé de 3 kanjis. Si je ne connais pas les kanjis (ou 1 des kanjis) qui le composent, je note la phrase où j'ai vu ce mot plutôt que le mot tout seul, parce qu'avoir un contexte favorise la mémorisation (c'est pour cela que je déconseille les listes de mots). Puis dans le deck "kanjis", je note séparément les 3 kanjis, avec le sens général de chaque kanji. Chaque kanji est un élément de base qui permet de composer d'autres mots de vocabulaire, associé à d'autres kanjis ou à des hiragana.
Ensuite 郵 est composé d'un kanji 垂 (qqch qui pend, qui goutte) et du radical 阝: comme ces deux éléments servent à composer le kanji, tu peux les noter dans un deck "radicaux/composants". Mais c'est optionnel. D'ailleurs tout est optionnel. C'est comme cela que je procède et cela marche plutôt bien, mais tu peux faire autrement si tu préfères.
Pour les phrases, ce n'est pas "au pif" : idéalement, ce sont des phrases que tu trouves dans un texte. Elles ont donc elles aussi un contexte, elles ont du sens pour toi, tu les retiendras donc plus facilement. Mais ce n'est pas facile au début, parce qu'il faut trouver des textes simples.
Si tu veux qu'on échange plus à ce sujet, tu peux mettre d'autres commentaires. Tu peux aussi me laisser une adresse e-mail ou me contacter en mp sur un forum (je suis sur crapulescorp et ici-japon sous le pseudo de natsuhiboshi). Je pourrai te donner plus d'exemples.

Lili a dit…

J'ai oublié un truc : non tu n'es pas idiot du tout :-)
Je pense que tes interrogations sont très pertinentes et c'est bien de vouloir clarifier les choses pour choisir la méthode qui te convient le mieux.

Anonyme a dit…

Donc en gros, pas de phrase complexe du genre 僕はもっとずっと後に、科学哲学を勉強していたとき、実験というのは既存の知識に対する現実の不満から生じるべきものだということを学んだ。

Mais du coup j'ai l'impression de faire des phrases trop courtes :?

Nony

Anonyme a dit…

Ah j'oubliais, trouves-tu pertinente l'élaboration d'un deck spécial"noms propres" ?
Entre les lectures on et kun et la nanori il y a de quoi s'y perdre...
Mais c'est tellement frustrant de ne pas pouvoir lire les noms d'auteur que je croise par exemple à la librairie T__T

Lili a dit…

Pour ce qui est de la complexité des phrases, mieux vaut en théorie mettre des phrases simples, pour que l'interrogation ne soit pas trop pénible. Mais ça vaut surtout au début. A vrai dire, il m'arrive de mettre des phrases assez longues. Mais il m'est aussi arrivé de me maudire d'avoir mis des phrases trop longues, qui paraissent fastidieuses à la longue.

Un deck pour les noms propres, pourquoi pas. C'est vrai que leur lecture est un problème en soi...

Anonyme a dit…

Donc concrètement tu mets d'abord la phrase en kanji en question et en réponse la traduction et la lecture de la phrase en kana c'est ça ?
Pour le moment voilà comment je procède:

飛行機は成田に着陸した。
(question en haut de la carte)


ひこうきはなりたにちゃくりくした。
L'avion a atterri à Narita. (réponse en bas de la carte)

J'essaye de répondre en lisant avant de vérifier la réponse.C'est comme ça que tu rédiges tes cartes ?

Nony

Lili a dit…

C'est tout à fait ça. Pour un maximum d'efficacité, certains recommandent de recopier les phrases (AJATT). Personnellement, j'ai toujours trouvé ça trop fastidieux. Je me contente de lire, en considérant que j'ai faux si je me trompe dans une prononciation ou si je ne me souviens plus du sens d'un mot. Recopier permet sans doute de mieux s'approprier le vocabulaire, mais en lisant, ça marche assez bien aussi. Et bien mieux qu'avec des mots isolés !

Anonyme a dit…

Ah je vois.
Merci d'avoir confirmé, je croyais que ma méthode était mauvaise ... T___T (pleure d'émotion).
J'ai de quoi faire avec quelques livres d'apprentissage (pour le moment) et surtout Internet.
Oui je ressens moi aussi de la lassitude à recopier à la main, c'est peut-être le fait de vouloir me consacrer à la compréhension. D'autre côté je culpabilise aussi et me sens un peu "analphabète" de ne pas pouvoir écrire (je pense avoir une meilleure marge de progression en compréhension).
Merci également d'avoir édité ton article ;)

Nony

Anonyme a dit…

Bonjour,

Tout d'abord, ton blog m'est d'une grande aide, j'en suis au tout début de la longue route de l'apprentissage du japonais, et me pose mille questions sur la méthode la plus efficace à utiliser, donc merci!

J'ai cependant une question qui peut paraître bête : étant donné qu'il y plusieurs prononciations pour un kanji, comment fais-tu pour connaître la prononciation à utiliser dans les phrases courtes que tu entres dans le SRS ?

Merci d'avance.

Lili a dit…

Le processus est le suivant : je lis un texte (par ex, un dialogue dans un manuel, dans ton cas). Je trouve une phrase avec un nouveau kanji. Je note le kanji avec sa signification (et éventuellement ses principales prononciations) dans un deck réservé au kanji. Le but de ce deck est d'apprendre à le reconnaître et à l'écrire.
Puis je note la phrase dans un deck réservé aux phrases. La prononciation du kanji est donc celle qu'il a dans la phrase (généralement, dans les textes pour débutants, la prononciation est indiquée en kana). J'apprendrai les autres prononciations quand je les rencontrerai dans d'autres phrases. Normalement, si tu utilises des supports pour débutant, tu devrais tomber d'abord sur les prononciations les plus courantes. Puis en allant vers des textes plus compliqués, tu découvriras les autres. Est-ce que cela répond à ta question ? Sinon, n'hésite pas à en poser d'autres :-)

Anonyme a dit…

Merci pour ta réponse rapide :)

J'ai mal formulé ma question, en fait, j'avais déjà compris le processus, ma question portait sur comment déduire la prononciation à utiliser pour un kanji inconnu lorsque je le trouve dans une phrase, et ce, sans l'aide des furigana ( oui, ce n'est pas encore mon niveau, mais j'anticipe :) )

Encore merci pour ta sollicitude.

Lili a dit…

Ah, c'est différent, en effet. Sans furigana, il peut effectivement y avoir des doutes de temps à autre. Dans la majorité des cas, ton kanji est intégré dans un mot composé de deux kanjis ou accompagné de kana (pour les verbes, par ex). Dans ce cas, il faut chercher le mot dans le dictionnaire et tu auras la prononciation du kanji dans ce mot.

Pour chercher dans le dico un kanji sans passer par sa prononciation, tu dois chercher par nombre de traits ou par éléments composant le kanji. Par exemple si tu utilises le denshi jisho que j'ai mentionné dans la rubrique outils, tu peux faire une recherche à partir des éléments qui composent le kanji. Puis tu ajoutes le reste du mot, et comme ça, tu trouves la prononciation.

Dans un premier temps, concentre-toi principalement sur des textes avec furigana, ils sont nombreux et permettent d'acquérir toutes les prononciations de base.

Bien sûr, en cas de doute sur une lecture, tu peux me demander ou poser des questions sur un forum.

Anonyme a dit…

D'accord, je n'utilise pas encore de dictionnaire, je vais donc de ce pas regarder ta rubrique outils.
Pour les phrases, j’utilise essentiellement celles sur tatoeba.

Merci encore une fois!

Anonyme a dit…

Salut à tous, je débute enfin je me remets au japonais depuis quelques temps et je voulais savoir (désolé pour la question débile :'( ) qu'es ce qu'un SRS ..?
Merci d'avance,

Lili a dit…

Regarde la rubrique "outils indispensables" (juste à côté de cette page dans la barre du haut), c'est le point n°1. Tu trouveras aussi des explications sur wikipedia.

Anonyme a dit…

Merci de m'avoir fait découvrir cette méthode il y a quelques temps, ça m'aide beaucoup moi qui ai une mémoire à cours terme ^^
Je tenais juste à te remercier, pour ça et pour ton blog en général, j'adore lire tes articles, surtout ceux sur le 百人一首 :) 本当にありがとう
またねー

Lili a dit…

Merci pour ce commentaire qui me fait bien plaisir. Je suis contente de voir que les articles sur le Hyakunin isshu ont des fans, car pour la poésie, le lectorat est parfois plus limité.

Bonne continuation

Anonyme a dit…

Bonjour,
Merci pour ton blog que je viens de découvrir et qui me plaît beaucoup. Je suis au tout tout début de mon apprentissage du japonais que je trouve passionant à plusieurs niveau (structure totalement différente, sonorité, reflet d'une vision de vie différente de la nôtre, ...)
Je n'en suis qu'à l'apprentissage des hiranganas ... mais j'apprends entretemps quelques chansons (2) par coeur ...
Je retiens tes conseils judicieux 1) d'y garder du plaisir car effectivement c'est tellement vaste que parfois j'ai l'impression de me noyer dans la masse de d'interprétations possibles ... 2) de ne pas vouloir aller trop vite et d'avance à mon rythme, mais avec régularité !
Merci pour tout
Nathalie

J'ai installé SRS ...

Lili a dit…

Merci et bon courage dans ton apprentissage.

Lili a dit…

Merci et bon courage dans ton apprentissage.

Unknown a dit…

Bonjour .
Je voudrais me faire un tatouage et j ai un dilemme sur le kanji que je dois utiliser pour le mot humanité . Au sens bienveillance , respect ...
Pouvez vous m aider?

Lili a dit…

Bonjour
Je pense que vous pourriez utiliser le kanji 仁 qui a globalement ce sens. Cela fonctionnera aussi en chinois, car ce caractère incarne l'idée d'humanité bienveillante dans la philosophie chinoise.
En revanche, je ne sais pas si son graphisme un peu simple et rectiligne est idéal pour un tatouage... A vous de juger !