jeudi 4 décembre 2014

Genshiken, le monde des otaku

Trouver un bon anime ou un bon manga, au sein d'une production prolifique mais souvent décevante, n'est pas toujours évident. C'est pourquoi j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir Genshiken, un manga de Kio Shimoku (木尾 士目), adapté en anime (deux saisons de 12 épisodes et 3 OAV au milieu), qui allie humour et profondeur psychologique pour nous faire partager le quotidien d'une bande d'otaku.



Synopsis


Les personnages de Genshiken sont des étudiants on ne peut plus ordinaires. A l'université comme dans tout établissement scolaire japonais, il est bon de s'inscrire à un club - sportif, culturel ou autre - en sus des études proprement dites. Le Genshiken est un de ses clubs. Derrière un intitulé pompeux - club d'étude de la culture visuelle moderne (現代視覚文化研究会 Gendai Shikaku Bunka Kenkyūkai, abrégé en Genshiken) - il abrite une petite poignée d'otaku, essentiellement masculins, mais pas uniquement, qui trouvent ici un lieu pour sociabiliser avec des gens qui leur ressemblent, et qui partagent leurs goûts souvent mal assumés (les eroge et autres hentai pour les garçons, les yaoi pour les filles). Pour pimenter la vie du club, et faire ressortir les singularités de ces otaku aux yeux des non-initiés, l'auteur a eu la judicieuse idée d'introduire dans le club un personnage féminin dynamique et sympathique, Kusakabe Saki, venue là pour suivre et mieux comprendre son petit ami Kôsaka, un serial gamer, grand amateur, comme tous ses comparses, de manga et autres dôjinshi à caractère érotique. Pas d'aventure palpitante donc, juste l'évolution des personnages et de leurs relations, entre eux et avec le monde extérieur.

Commentaire


Pour commencer, Genshiken est vraiment drôle et aborde avec beaucoup de légèreté, mais non sans finesse, des problèmes très sérieux qui se posent dans la vie de ces garçons et filles : comment entrer en relation avec des personnes de l'autre sexe quand on a peu confiance en soi, et que le sexe et l'amour virtuel sont tellement plus maîtrisables et rassurants ? comment accepter et assumer ses goûts et préférences sexuelles (notamment avec le personnage de Ogiue dans la 2e saison de l'anime) ? comment intégrer le monde du travail, quand on s'y sent complètement étranger et qu'on préférerait consacrer tout son temps à sa passion ? Cette dernière problématique est sans doute celle qui me touche le plus, moi qui aie si souvent l'impression de perdre mon temps au travail... Ce n'est pas sans un pincement au cœur que je vois le malheureux Sasahara se livrer bravement à la mascarade des entretiens d'embauche, ou certains de ses camarades affecter de se réjouir d'avoir décrocher un job auquel ils vont sacrifier une grande partie de leur temps, sans y trouver d'autre contrepartie que d'avoir de quoi vivre et financer leur hobby, ce qui est beaucoup, bien sûr, quand tant de gens crèvent de faim, mais aussi bien peu, lorsqu'on se sent étranger à ce qu'on fait. Heureusement, l'histoire se termine sur une note plutôt positive. Mais on se doute bien que le choc entre otaku et réalités économiques doit en laisser quelques-uns sur le carreau. Quoi qu'il en soit, l'auteur de Genshiken a vraiment soigné la psychologie de ses personnages, utilisant la dérision avec beaucoup de tendresse.

***

A bien des égards, le thème et la qualité de cet anime me rappelle celle de NHK ni yôkoso, que je rappelle à votre bon souvenir. J'espère que vous passerez un bon moment avec Genshiken ! それでは、また。

2 commentaires:

mic a dit…

je vous sens désabusée..

Lili a dit…

Juste un peu...