dimanche 16 septembre 2012

Usuki (臼杵)


Souvent, quand on parle du Japon, on pense soit à Shinjuku et à la fièvre des grandes villes, soit au zen et à la cérémonie du thé... ou encore au contraste entre les deux : le fameux "Japon entre tradition et modernité" que vendent tous les guides, comme si ce dilemme était proprement nippon. Si la frénésie d'Osaka ou de Tokyo est très divertissante et stimulante, je crois que mes meilleurs souvenirs sont tout de même liés à des lieux plus calmes et moins harassants. Je vous ai déjà parlé de Kotohira. Je vais continuer aujourd'hui la série "zen et tatami", en vous vantant les charmes de Usuki (臼杵), dans la province de Oita (大分県), sur Kyushu (九州), pas très loin de Beppu (別府) et de ses onsens, où nous avons d'ailleurs dormi.

Usuki s'intègre bien dans un tour de Kyushu. On peut y arriver en train (depuis Miyazaki (宮崎) dans notre cas), comme dans la plupart des villes japonaises, et les bus locaux permettent de rejoindre les zones un peu excentrées. Pour le reste, la ville est petite et se visite très bien à pied. Si vous avez envie de goûter un peu au charme de la campagne sans avoir besoin de voiture, si vous aimez le calme et les vieilles pierres, Usuki est faite pour vous.

Les bouddhas de pierre (石仏、せきぶつ)

 

 


 Le site étant un peu en dehors de la ville, il préférable de prendre le bus pour s'y rendre. Vous trouverez là une soixante de bouddhas taillés dans la roche entre le12e et le 14e siècles, classés "trésor national" en 1995. Ils sont répartis en 4 groupes disposés çà et là sur une colline. Derrière eux, une magnifique forêt de bambous. Comme dans beaucoup de sites religieux, on a la possibilité de glisser une prière dans une boîte à vœux. Celle que j'ai faite là-bas a été exaucée (il faut dire que je n'avais pas demandé la lune...). Si les sculptures présentent un intérêt suffisant pour justifier à elles seules le déplacement, la beauté du site et de ses environs ne sont pas à négliger. Un petit coin de campagne verdoyant, sans rien pour l'enlaidir, c'est finalement assez rare en zone urbanisée.


Dans la vallée, cernée de forêts de bambous, on peut se balader entre les lotus, les pousses de riz vert tendre, les kakis, de petits temples. C'est aussi calme et apaisant que l'image sereine des bouddhas.


La ville

 



De retour en ville, on peut se promener dans des ruelles anciennes comme on en voit rarement, visiter quelques temples et autres demeures de riches samourais (eh oui, il n'y avait pas que des ronin sans le sou, même s'ils sont très populaires au cinéma).


Comme les visiteurs ne se bousculent pas, on a tout le temps d'apprécier la composition des jardin et le moelleux des tatamis, en rêvant d'avoir la même chose chez soi.

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Usuki est donc un de ses lieux préservés qui permet de se faire une idée d'architectures anciennes, sans ressembler à un parc à thèmes. Une belle étape pour ceux qui ont le temps d'aller jusque-là. それでは、また。

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis un peu en retard vu la date de parution mais je dois dire que ton article m'a fait voyager. Mieux ! il m'a donné envie de voyager.

Merci !