mardi 22 octobre 2013

Oseam de Baek-yeop Sung

Depuis que je me suis mise au coréen, j'essaie de trouver de bons supports pour en écouter et me familiariser ainsi avec les sons de cette langue. En japonais, j'ai regardé et je regarde encore beaucoup d'anime. Mais les films ou séries d'animation coréennes semblent beaucoup plus rares, à mon grand désarroi. Je sais qu'il existe pléthore de drama, mais il se trouve que je préfère de loin l'animation aux drama. A défaut de séries, j'essaie de donc de trouver des films (toutes vos suggestions sont les bienvenues). Oseam fait partie de mes découvertes récentes. C'est un film d'animation sud-coréen réalisé en 2003 par Baek-yeop Sung, d'après un roman de Chae-bong Jeong.

 

Synopsis


Gilson, un petit garçon de 5 ans, erre sur les routes avec sa grande sœur Gami, devenue aveugle à la suite d'un accident (si j'ai bien compris) dans lequel les deux enfants ont perdu leur mère. Gami n'a pas osé avouer à son petit frère que leur mère était morte, et l'enfant, à qui elle raconte de temps en temps ses souvenirs, espère toujours retrouver sa maman, surtout lorsque sa sœur et lui sont en proie à la méchanceté d'autres enfants mieux lotis. Tous deux sont recueillis dans un monastère bouddhiste. Gilson, turbulent comme tout enfant de son âge, enchaîne bêtises et maladresses, emplissant le monastère d'une bruyante et joyeuse animation. Il reste cependant triste d'être orphelin et de n'avoir aucun souvenir de sa mère. Un moine lui propose d'aller passer l'hiver avec lui dans un ermitage perdu dans les montagnes, et d'étudier afin d'ouvrir le "troisième oeil", celui de la conscience, qui lui permettrait de voir avec les yeux de l'âme. S'ensuit un voyage initiatique dont l'aboutissement n'est pas celui qu'on croit.

Commentaire


Oseam n'est pas un film à présenter à des enfants sans l'avoir regardé préalablement. Non qu'il soit violent ou indécent, bien au contraire, mais sa tonalité est plus proche du Tombeau des Lucioles que de Mon voisin Totoro. C'est un beau film, aux personnages très attachants, particulièrement le petit Gilson, plein de vie et d'espoirs. C'est aussi une oeuvre qui fait réfléchir à tous ces non-dits et ces demi-mensonges dont on entoure les enfants, pour les préserver ou pour simplifier une réalité que l'on trouve trop compliquée pour eux. Personne n'aide Gilson à comprendre que sa mère est morte, ce qui le laisse en proie à de vains espoirs mais aussi à de fausses interprétations (maman ne vient pas dans mes rêves parce qu'elle est fâchée contre moi). Le moine, en lui faisant miroiter cette possibilité de voir au-delà de ce que peuvent voir des yeux humains, le trompe partiellement (même s'il souhaite, bien entendu, l'amener sur la voie de l'éveil et non le berner). A bien des égards, la communication de l'enfant avec les adultes et même avec sa sœur, n'est pas évidente et parfois faussée. C'est à mes yeux l'aspect le plus intéressant de ce film dont le dénouement inattendu laisse un pincement au cœur à la mécréante que je suis (je veux dire par là qu'un bouddhiste convaincu ne sentirait peut-être pas les choses de la même façon).

****

Voilà donc une belle animation coréenne et un magnifique conte bouddhiste. Le réalisateur semble avoir fait d'autres films, que je vais essayer d'explorer, si j'arrive à mettre la main dessus. それでは、また。

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