vendredi 16 septembre 2016

Blue Light Yokohama (Ishida Ayumi)

Aujourd'hui, c'est récré. Plutôt qu'un poème du Hyakunin isshu, je vous propose de traduire une petite ritournelle d'Ishida Ayumi, véritable tube des années 60. J'ai découvert cette chanson dans l'excellent 歩いても歩いても, un film de Kore-eda Hirokazu, magnifique portrait d'une famille japonaise, avec tout ce qu'elle a de beau et de mesquin, de spécifique et d'universel (le titre prétendument français est Still Walking). J'ai accroché à cette chanson bien avant d'en comprendre les paroles, pour sa mélancolie légère, où domine la joie.




Bon, évidemment, les images de l'interprétation d'origine sont un peu gnangnan, mais je vous rappelle qu'à la même époque, nous avions (ou plutôt nos parents avaient) Sheila qui chantait "Mais oui, mais oui, l'école est finie"...

Passons au texte : 

街の灯りが とてもきれいね
ヨコハマ ブルーライト・ヨコハマ
あなたとふたり 幸せよ

いつものように 愛の言葉を
ヨコハマ ブルーライト・ヨコハマ
私にください あなたから

歩いても歩いても 小舟のように
私はゆれて ゆれて あなたの腕の中

足音だけが ついて来るのよ
ヨコハマ ブルーライト・ヨコハマ
やさしいくちづけ もう一度

歩いても歩いても 小舟のように
私はゆれて ゆれて あなたの腕の中

あなたの好きな タバコの香り
ヨコハマ ブルーライト・ヨコハマ
二の世界 いつまでも

Traduction

Les lumières (灯) de la ville (街の) sont vraiment belles (とてもきれいね)
Yokohama, lumières bleues de Yokohama
Etre tous les deux (ふたり), avec toi (あなたと), c'est le bonheur (幸せよ)
Comme (のように) toujours (いつも), de mots (言葉) d'amour (愛の)
Yokohama, lumières bleues de Yokohama
Couvre-moi (litt. De toi あなたから à moi 私に, donne ください)

Je marche encore et encore (歩いても歩いても), et comme (のように) un frêle esquif (小舟)
Je (私) tangue (ゆれて), je tangue (ゆれて), accrochée à ton (あなたの) bras (腕) (litt. entre tes bras 腕の中)

Seul (だけ) nous accompagne (ついて来る) le bruit de nos pas (足音)
Yokohama, lumières bleues de Yokohama
Donne moi encore (もう一度) un doux (やさしい) baiser (くちづけ)

Refrain

Le parfum (香り) de tes cigarettes (タバコの) préférées (好きな)
Yokohama, lumières bleues de Yokohama
C'est notre monde à nous (二の世界), pour toujours (いつまでも)

D'accord, c'est une chanson d'amour, un comble pour quelqu'un qui se plaint du trop grand nombre de poèmes d'amour du Hyakunin isshu... Mais au moins, c'est une chanson d'amour heureux. Et surtout, c'est tellement plus simple à traduire ! Quel repos pour l'esprit ! Pas besoin de se demander si la rencontre entre les amants a eu lieu, va avoir lieu, ou n'aura jamais lieu... Pas de forme grammaticale tordue... Non franchement, de temps en temps, ça fait du bien. La seule ambiguïté vient peut-être du 私はゆれて ゆれて あなたの腕の中, qu'on pourrait traduire par "je frémis entre tes bras", "je vacille dans tes bras"... mais comme il s'agit d'une promenade, il m'a semblé plus raisonnable d'imaginer la belle au bras de son chéri, avec un doux balancement de hanche à chaque pas.

La semaine prochaine, retour aux choses sérieuses, avec le poème n° 54, qui sera... un poème d'amour :-) Mais au fond, je les aime aussi.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci beaucoup !