Scénario
Un employé lambda d’une grande société nippone, Okajima, est chargé de transporter un disque comportant des données ultra-secrètes. Il est enlevé par des pirates au large de la Thaïlande. Lâché par sa compagnie, prête à le sacrifier pour que les données ne tombent pas aux mains de l’ennemi, Okajima décide de rejoindre la bande de ses ravisseurs, la compagnie Black Lagoon, qui siège dans la charmante ville de Roanapura, où se concentrent toutes les mafias et où la criminalité est explosive. Okajima, devenu Rock, s’habitue tant bien que mal à sa nouvelle vie, toujours partagé entre ses valeurs humanistes et la violence dont il faut faire preuve pour survivre. Il est entouré de Dutch, le chef, un noir aussi athlétique que flegmatique et intelligent, de Benny, le hacker surdoué qui a dû fuir le FBI, de Levy (ou plutôt Rebby, diminutif de Rebbeca), surnommée Two-Hands, imbattable quand il s’agit de descendre tout le monde avec ses deux flingues.
Les qualités
- le rythme : ici pas de flash-back, ni au début, ni au milieu des épisodes ; pas de discours interminables et dégoulinants de bons sentiments. Rien que de l’action, dure et dense.
- le rôle des femmes. Ordinairement, ces dernières ne sont bonnes qu’à cuisiner, soigner, ou se faire enlever. Ici, ce sont elles les plus dangereuses, qu’il s’agisse de l’inénarrable Levy, de la lanceuse de couteaux taïwanaise, de la terrible Balalaïka, la chef de la mafia russe locale, chez qui la guerre d’Afghanistan a épuisé toute once d’humanité, ou encore de Eda, l’alter ego de Levy, étonnant personnage de none déjantée.
- l’absence de bons sentiments : j’y ai déjà fait allusion, mais c’est vraiment notable. C’est un seinen, pas un shônen. Dans Black Lagoon, ceux qui meurent meurent vraiment : pas de pitié, pas d’entourloupe de réapparition trois épisodes plus loin. Les méchants ne deviennent pas gentils après avoir réalisé combien ils étaient méchants. Si l’on comprend généralement pourquoi les personnages sont ce qu’ils sont (pourquoi Levy est si violente, pourquoi Balalaïka est sans pitié, pourquoi les psychopathes sont devenus psychopathes), ce n’est pas pour larmoyer sur leur sort ou pour amorcer une conversion. Il n’y a pas de morale ici, juste la loi du plus fort. Le seul à conserver son humanité dans ce monde de brutes, c’est Rock, décidément incapable d’être méchant (il mourrait donc très vite sans la protection de Levy)
- l’humour, qui sauve tout. Sans cela, l’ambiance serait vraiment lourde et morbide. Mais les dialogues sont excellents, notamment la gouaille de Levy et de Eda, et les ressorts comiques nombreux (la servante Robocop, l'église de la violence, la taïwanaise...)
Quelques défauts
La première saison est vraiment parfaite, la seconde un peu moins, car le personnage de Levy est surexploité, au détriment de Dutch qui mériterait beaucoup plus de place. Qui plus est, la seconde saison est globalement plus glauque que la première, ce qui n’était pas indispensable.
****
Cela reste une anime très bien réalisée, non machiste, qui change de l’ordinaire et qui a le mérite de ne pas délayer son intrigue dans d’incessants flash-back et hors série. Je serais ravie de retrouver les mêmes qualités dans un univers un tantinet moins violent.
4 commentaires:
Ce post tombe à pic!
Je découvre les anime depuis peu et avec la pléthore de styles existants, c'est pas évident de trouver quelque chose à son goût... Et ce que je recherche surtout, c'est le rythme et l'humour (ou alors, un scénario en béton!)
Les shôjo, c'est parfois trop nianian, les seinen, trop sérieux/compliqué. Les shônen, exactement comme tu as décrit, tu as mis des mots sur tout ce qui PRECISEMMENT m'énerve dans un shônen (d'ailleurs, j'ai bien rigolé à la lecture de ta description!).
J'ai même regardé du ecchi (j'avais cliqué au pif sur "asa made jugyou chu" dans la liste d'anime): j'ai trouvé ça chiant et mal construit... Du style, la nana qui perd sa culotte quand elle se fait bousculer dans le couloir du lycée :-/!! Bref, c'est vraiment pour mec...
Bon, je m'arrête là dans mon roman, en tout cas merci (biensûr, ce n'est que mon avis...).
PS: je trouve ton blog très sympa et je le lis souvent, même si je ne commente jamais =(, à bientôt
Merci pour ce commentaire très sympa, tu devrais en mettre plus souvent :-)
Une précision quand même : j'adore les shônen, et j'en regarde beaucoup, ce qui ne m'empêche pas d'en voir les limites. Qui aime bien châtie bien !
En tout cas, il est important de ne pas se limiter à cela. Mais je suis d'accord avec toi, ce n'est pas évident d'identifier les trucs intéressants dans la masse. A chaque fin de série, la question revient : "qu'est-ce que je vais bien pouvoir regarder maintenant ?" (un peu comme "qu'est-ce que je vais faire à manger cette semaine" :-( ). C'est pour cela que j'essaie de parler de ce qui sort un peu du lot, de même que je suis d'autres blogs pour trouver des suggestions.
Oh, j'aime bien les shônen aussi, c'est juste que les points que je trouve négatifs sont parfaitement décrits dans ton billet :-D (du moins, le peu de shônen que j'ai regardé sérieusement)
Tiens, j'ai "fini" la série One Piece samedi dernier, après 5 mois de visionnage intensif (un peu plus de 550 épisodes): je me sens comme une toxico... Franchement, ce billet ne pouvais pas mieux tomber, top synchro!!
Bonne soirée
Tu as fini One Piece ? Il ne reste plus qu'à regarder Naruto ! comme ça, pas besoin de cure de désintoxication, tu passes d'une drogue à l'autre ! :-)
Mais si tu ne veux pas une série trop longue, regarde Fullmetal Alchemist brotherhood, c'est excellent et beaucoup plus dense que One Piece en terme de scénario. Mais peut-être que tu connais déjà. Ce sont de grands "classiques".
Qu'est-ce que tu as vu jusqu'à présent ?
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